Au XIIe et XIIIe siècles, alors que les croisades embrasaient les coeurs et les passions, les voyageurs armés ramenèrent du Proche Orient de nouvelles variétés de rose dont la mythique rose de Damas qui dès le XIIIe siècle fit la fortune de Provins en région parisienne. Cette rose était plantée originellement sur l’Ile de Samos en l’honneur de la déesse Aphrodite. Plus tard, elle fut honorée à Rome avec la déesse de l’amour, Venus. C’est à cette époque que la culture du rosier en France débuta réellement avec gallica officinalis (Rose des Apotyhicaires). Cette variété ramenée de Terre Sainte sera d’abord cultiver pour ses vertus médicinales avant d’être appréciée pour sa beauté au jardin. C’est à partir de cette variété que l’on fabriquait l’essence de rose au Moyen Age.
En France, les rosiers anciens les plus cultivés étaient alors les Galliques aussi appelées Roses de France (Rose de Provins, Charles de Mills, Tuscany) mais aussi des variétés de roses blanches aussi appelées Alba (Céleste, Jeanne d’Arc, Cuisse de Nymphe), des rosiers de Damas (Félicité Hardy, Quatre Saisons, Rose du Roi), des rosiers Centfeuilles (Rosa Centifolia, Rose des Peintres, Petite de Hollande) et enfin des rosiers Moussus (Moussu commun, Salet). Toutes ces variétés avaient des traits communs : développées en gros buissons, elles présentaient le plus souvent une floraison unique et abondante. Chaque fleur très parfumée se composait de nombreux pétales variant du blanc pur au pourpre sombre. Seule la rose de Damas (Quatre Saisons) était remontante. Elle est à l’origine des premiers rosiers remontants de l’Occident.
En 1700, l’arrivée de rosiers de Chine et de Japon bouleversa la culture de la rose en France. En quelques années, le nombre de variétés va exploser pour le plus grand plaisir des jardiniers européens décidément tombés sous le charme de cette plante au parfum envoûtant.
Bien des années après les croisades et l’introduction en occident des variétés du Proche-Orient, une découverte bouleversa l’horizon des rosiéristes de l’époque. Vers l’an 1700, aux variétés désormais connues que nous avons évoqué dans la première partie de notre histoire des roses, vinrent s’ajouter des variétés exotiques comme les rosiers d’Inde, de Chine ou du Japon. L’arrivée de ces variétés chinoises se fit via le Royaume Uni, les Etat Unis et l’île de la Réunion. Ces spécimens remontants ouvraient la porte à des floraisons de juin à octobre.
Les premiers croisements entre les rosiers déjà bien implantés et ces nouveaux venus donnèrent des variétés non remontantes comme les rosiers Bourbon (Mme Pierre Oger, Souvenir de la Malmaison), les rosiers Noisette (Rose Noisette, Desprez à fleurs jaunes), les rosiers Thé (Adam, Gloire de Dijon) mais aussi des hybrides remontants (Baronne Prévost, Reine des Violettes…).